Les 3 phases clé d’un transfert d’entreprise réussi
Un transfert d’entreprise est bien plus qu’une analyse financière et du risque. C’est une montagne russe d’émotions autant pour la personne qui vend son entreprise que pour celle qui envisage de l’acheter. Yannick Ouellet donne la formation « Comment accompagner l’humain en repreneuriat? » au Réseau Mentorat en Haute-Gaspésie. Il nous dresse un portrait des trois phases clé d’un transfert d’entreprise réussi.
Un transfert d’entreprise est un moment décisif pour le futur de celle-ci. C’est un processus éprouvant émotivement pour les deux partis impliqués.
En tant que cédant(e), on a tendance à censurer ses craintes et ses angoisses parce qu’on ne veut pas inquiéter nos employés, nos actionnaires ou notre conseil d’administration.
En tant que repreneur(-euse), nos proches peuvent nous inciter à reculer au moindre doute qu’on émet ou aux craintes qu’on exprime face aux risques de la transaction. Ils le font pourtant pour nous protéger et nous éviter bien des peines.
Dans les deux cas, le problème avec l’entourage est le manque d’impartialité. Le mentorat vient donc donner un espace de confiance et de bienveillance pour s’exprimer librement, sans filtres et sans jugement avec une personne neutre par rapport à la transaction. Le ou la mentor(e) n’est pas là pour juger si c’est une bonne affaire. Il ou elle est là pour accompagner l’Humain impliqué dans un processus de repreneuriat.
On peut résumer trois phases clés du processus de transfert d’entreprise. Chacune d’elles est importante. Si on en saute en cours de route, elles nous rattraperont tôt ou tard.
1. L’engagement mutuel
La première phase consiste en un contrat psychologique qui s’établit entre la personne qui vend et la personne intéressée à acheter. Les deux individus s’engagent mutuellement à réussir le transfert de l’entreprise. C’est un moment magique où le ou la vendeur(-euse) choisit son acheteur; et où l’acheteur(-euse) est convaincu(e) de vouloir acheter cette entreprise.
On pourrait comparer le repreneuriat à la vente de sa maison familiale. Notre maison est bien plus que de la brique et du mortier. C’est un monde de souvenirs, de premières fois et d’événements heureux. On veut la vendre à des gens qui sauront y faire honneur, à qui on souhaite de vivre autant de petits et grands bonheurs que nous. Ce n’est pas qu’une question de prix offert, c’est une question de connexions humaines. C’est la même chose lorsqu’on met son entreprise en vente: on choisit à qui on veut la vendre, à qui on veut en confier l’avenir.
2. L’appropriation
Cette phase marque l’entrée en scène du ou de la repreneur(e). Il ou elle s’investit pleinement, cherche à tisser des liens avec les équipes en place et à comprendre les rouages de l’entreprise. En filigrane, c’est une quête de légitimité : trouver sa place et y insuffler progressivement sa touche personnelle.
C’est une étape délicate, en particulier lorsque le ou la repreneur(e) est un·e ancien·ne employé·e. Il ou elle doit alors affirmer sa nouvelle posture, tout en veillant à mobiliser ses anciens collègues autour de son leadership.
Pour le ou la cédant(e), cette phase peut être éprouvante. Il s’agit de prendre du recul, de laisser de l’espace, et d’accepter un certain lâcher-prise — parfois chargé d’émotions.
3. L’autonomie de la personne qui reprend l’entreprise
Pour que cette phase soit un succès, elle implique qu’on s’entende dès le début sur une date de départ de la personne qui cède l’entreprise. Si cette phase n’a pas été clairement définie, le risque est grand que le ou la cédant(e) reste, et ce malgré les volontés du ou de la repreneur(-euse). Plusieurs modèles existent; certains donneront un rôle actif dans l’entreprise à l’ancien propriétaire, d’autres resteront disponibles et en support au besoin et d’autres préféreront se retirer complètement. Il n’y a pas qu’une seule voie à suivre, tout dépend des besoins de chacun. Il est donc important que ce soit discuté ouvertement en amont.
Comme on le constate, un transfert d’entreprise présente plusieurs défis à chaque étape du processus. C’est sans oublier les défis intergénérationnels qui peuvent compliquer la communication entre les deux acteurs. En effet, les ambitions sont différentes d’une génération à l’autre. Il peut donc en résulter des malentendus et des déceptions.
À chaque étape, des turbulences peuvent survenir et risquer de ralentir voire même de faire échouer le processus. Se faire accompagner est certes un choix judicieux pour réussir sa vente ou son achat.
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Vous envisagez le mentorat? Parlez-en à votre conseiller(-ère) d’affaires à votre MRC ou votre SADC. Leur connaissance de votre dossier et sur votre personne les guidera pour vous proposer la bonne personne pour vous accompagner.